L’annonce n’a pas beaucoup surpris, mais elle risque de bousculer, si elle se concrétise, le marché de la voiture électrique. Selon l’agence Reuters qui cite une source proche du dossier, Tesla va produire une voiture à 25.000 euros dans son usine de Berlin. Une information que n’a pas démentie l’entreprise qui n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Si la date de production n’a pas été annoncée, nul doute que l’ambition est de taille. Pour l’heure, le plus petit modèle de Tesla, la Model 3, est affichée à 43.000 euros. Un prix qui a connu de multiples variations depuis sa sortie en 2018, puisque le constructeur américain souhaite conserver un même niveau de commandes sur l’année et ajuste le prix de ses véhicules en fonction.
Malgré la récente baisse de prix de Tesla en 2023, de plus de 20 % pour certains modèles, le géant américain reste dans la catégorie des véhicules premium. Plus pour longtemps ? C’est en tout cas ce que souhaite Elon Musk, le dirigeant de Tesla, avec sa nouvelle voiture à 25.000 euros.
L’objectif derrière est assumé : augmenter les livraisons de véhicules à 20 millions d’ici à 2030, soit une multiplication par 10 de la capacité actuelle. Pour cela, le dirigeant ne peut pas laisser passer le marché de masse de l’électrique.
« Elon Musk n’a pas vraiment le choix, nous confie Julien Pillot, économiste et enseignant-chercheur à l’Inseec. Les ventes électriques les plus importantes seront les voitures citadines et accessibles plutôt que les voitures premium. C’est d’autant plus urgent pour lui que les Européens viennent concurrencer Tesla sur le haut de gamme en bénéficiant d’un réseau de distribution plus important et les constructeurs chinois vont venir le challenger sur le bas de gamme. »
Un « tour de force colossal » sur le plan industriel
Le dirigeant doit donc trouver la bonne formule pour convaincre une plus large partie de la population de passer à l’électrique. Et le plus gros enjeu sera sur le plan industriel.
« Un groupe comme Volkswagen, par exemple, produit des voitures grand public avec leurs marques Volkswagen ou Skoda. Pour le premium, ils ont les marques Audi et Porsche sur d’autres plateformes. Si Tesla parvient à être présent à la fois sur le premium et sur le marché de masse, ce sera un tour de force colossale », explique Julien Pillot.
La clé pour réussir : la modularité. Pour le constructeur américain, il faudra donc trouver une recette industrielle qui permettra de produire tous ses modèles sur le même type de plateforme afin de ne pas perdre de l’argent en production. Un défi sur lequel la plupart des constructeurs investissent massivement. Récemment, Renault a présenté sa plateforme modulaire pour ses huit véhicules destinés à l’international. Cette plateforme peut notamment produire des véhicules allant de 4 à 5 mètres de long et 4 mesures différentes d’empattement.
Augmenter ses capacités de production pour ne pas périr
Autre gros défi : arriver à augmenter significativement la production de véhicules.
« Il y a pire que de ne pas être présent sur un marché. Il y a le fait d’être présent et de ne pas pouvoir le satisfaire », prévient Julien Pillot.
En 2018, Tesla avait failli y laisser sa peau, ne parvenant pas à répondre aux besoins de production de l’époque. Elon Musk était revenu par la suite sur cet épisode, avouant avoir été touché mentalement et physiquement par ces difficultés. Nul doute, donc, que le dirigeant sera très prudent quant à la faisabilité de la production de sa future voiture, qui entrera dans une nouvelle ère de production de masse dans cette nouvelle gamme de marché des citadines électriques.
« Tesla aurait trouvé une innovation lui permettant de fabriquer sous pression la quasi-totalité du dessous de caisse du véhicule électrique en une seule pièce, une avancée qui contribuerait à accélérer le processus de production et à faire baisser les coûts », révèle Reuters.
Dans la gigafactory de Berlin, d’où sortira le nouveau modèle, seule la Tesla Y est produite, à environ 200.000 unités par an. L’usine a néanmoins une capacité de 500.000 véhicules en production et a déposé une demande de doubler la production, ce qui laisse de la marge au constructeur pour son nouveau projet.
La barre des 25.000 euros face aux constructeurs européens
Si le plan industriel fonctionne, le nouveau pari d’Elon Musk pourra être un jackpot. Le seuil symbolique des 25.000 euros, considéré comme la barre sous laquelle les voitures électriques peuvent être considérées comme « peu chères », a déjà été évoqué pour d’autres modèles de citadines électriques. Il permet, en France par exemple, d’atteindre les 20.000 euros avec le bonus écologique. La future R5 de Renault était annoncée pour 2024 dans cette fourchette de prix, bien qu’elle semble connaître des difficultés à l’atteindre. Volkswagen sera également dans la lutte avec sa ID.2 sortie en 2025.
Pour l’heure, seul Citroën a officiellement lancé sa ë-C3 à 23.300 euros pour 2024. Tesla versus Citroën au même prix ? Si tel est le cas, alors le constructeur américain aurait de grandes chances de remporter la bataille, bénéficiant de son étiquette de marque premium et très connectée ainsi que son vaste réseau de bornes électriques.
À noter toutefois que ce projet de voiture à 25.000 euros est en discussion depuis plusieurs années chez Tesla. Difficile de savoir si, cette fois, la mise en production sera effective dans les prochains mois. Après cette annonce, le géant Américain a bondi de 2,2 % en bourse aujourd’hui.
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