L’offre de voitures électriques manque encore cruellement de breaks, mais 2024 pourrait changer la donne avec plusieurs modèles en approche.
Il y a les incontournables et omniprésents SUV, il y a quelques citadines, une pincée de berlines, un début de monospaces et quelques micro-cars. Le tout électrique, évidemment.
Mais on attend encore les breaks, et si l’on se fie aux discussions sur le sujet à travers la toile, l’on s’aperçoit que nombre d’électromobilistes en puissance sont en attente de ce format de voiture avant de se décider définitivement à franchir le pas.
Il faut dire que le break semble paré de toutes les vertus pour séduire une partie non négligeable de la population automobile, a fortiori dans sa version électrique. Généralement pas plus encombrant ni plus lourd que la berline dont il est dérivé, il coche toutes les cases de l’électromobilité vertueuse dans sa capacité à rester profilé aérodynamiquement tout en offrant plus d’espace pour les bagages ou le transport d’objets.
Le break, c’est aussi un art de vivre, une façon de voyager confortablement, sans se soucier des contraintes de place ou de poids. C’est la liberté de partir à l’aventure, de transporter des objets encombrants, de faire du camping, ou de profiter d’un pique-nique improvisé.
Mais c’est aussi un segment qui s’est raréfié et embourgeoisé au cours des deux dernières décennies, face à la concurrence des SUV, des monospaces, ou des berlines. Le break est devenu un produit de niche, souvent associé à des marques haut de gamme, comme Volvo, Audi, ou Mercedes.
Pourtant, il n’a pas dit son dernier mot. Avec la transition écologique, le break pourrait retrouver une nouvelle jeunesse, grâce à l’électrification. Les constructeurs semblent vouloir s’y intéresser de nouveau, certes encore dans une relative discrétion, mais le choix commence à s’étoffer lentement mais sûrement. Petit état des lieux des forces en présence, déjà disponibles ou sur le point de l’être courant 2024.
MG5, le charme discret de l’économie
Elle fait figure de pionnière sur le marché du break électrique, et elle n’est pourtant pas très âgée. Sortie fin 2021, on ne peut pas vraiment dire qu’elle ait défrayé la chronique. Elle possède pourtant de sérieux atouts, elle qui se veut être le premier break 100 % électrique abordable du marché. Sa capacité de cargo peut atteindre 1367 litres en rabattant les sièges arrière. La MG5 est équipé d’un moteur électrique de 156 ch (115 kW) ou 177 ch (130 kW) et 280 Nm de couple, qui lui permet d’atteindre une vitesse maximale de 185 km/h et de passer de 0 à 100 km/h en 8,3 secondes. Il existe en deux versions de batterie : une de 50 kWh, qui offre une autonomie de 320 km en cycle WLTP, et une de 61 kWh, qui permet de parcourir 400 km avec une seule charge. La recharge peut se faire sur une prise domestique, une borne publique ou une borne rapide, avec un temps variant de 8 heures à 40 minutes selon le cas. Le MG5 se distingue par son rapport qualité-prix attractif, puisqu’il est disponible à partir de 25 990 €, sans être éligible au bonus écologique.
Nio ET5T, le break au long cours
Nio n’est pas encore officiellement présent en France mais la marque chinoise est en cours de déploiement, avec déjà des équipes en place. Elle est en revanche déjà installée dans certains pays du nord de l’Europe et en Allemagne avec pour le moment deux modèles, la ET5, équivalent à la Tesla Model 3 en gabarit, look et prestations (même si beaucoup plus premium), et la ET7, qui cible la Model S ou toute autre berline électrique de grand gabarit du segment E. Mais la version qui nous intéresse est la ET5T (T pour Tourer ou Touring, on ne sait pas trop), déjà disponible en Chine mais pas encore en Europe, et il faut avouer qu’il s’agit d’une véritable pépite. Déjà de par son design et sa ligne, que les observateurs s’accordent à trouver particulièrement réussis, mais aussi de par ses prestations, puisque la version la mieux équipée avec sa batterie semi-solide de… 150 kWh revendique une autonomie de plus de 1000 kilomètres ! Bon, ne nous enflammons pas, cette autonomie, précisément de 1010 km, est mesurée selon le cycle d’homologation chinois CLTC, très optimiste. Traduit en langage WLTP, on serait plutôt sur 750 km, ce qui est déjà très bien, même si l’on peut s’interroger sur la pertinence de loger une aussi grosse batterie pour au final n’avoir “que” 750 km de rayon d’action. Pour le reste, on est sur un coffre de 450 litres, qui peut s’étendre à 1300 litres en rabattant les sièges arrière, et une puissance totale est de 360 kW (490 ch) et un couple de 700 Nm, ce qui lui permet d’atteindre une vitesse maximale de 200 km/h et de passer de 0 à 100 km/h en 4 secondes. Soit les performances d’une Porsche 911 pour une bétaillère familiale que l’on trouvera probablement à moins de 60 000 euros. Qui aurait imaginé ça avant l’électrique ?
Voilà pour les chinoises. Passons maintenant aux modèles européens, avec des allemands largement majoritaires en nombre dans cet inventaire, comme quoi il faut pas perdre l’espoir d’être devant l’Empire du Milieu dans certains segments de la voiture électrique.
Peugeot E-308 SW, le break électrique à la française
Bonne idée de Peugeot que de renouer avec un passé légendaire qui a vu les 403, 404 et autres 504 break écumer les routes du monde entier, de la Nationale 7 aux confins de Bamako, sans parler des pistes du Paris-Dakar. Une époque que les moins de 20 ans, pardon, de 50 ans, ne peuvent pas connaître. Là on est évidemment dans une autre dimension avec ce E-308 SW, version break ou “Station Wagon” comme disent les américains, de la 308 électrique. Côté technique, on est très proche de la berline. On retrouve le bloc de 115 kW, soit 156 ch, associé à une batterie d’une capacité utile de 51 kWh. La marque annonce une autonomie en cycle mixte WLTP de 409 km. Le chargeur embarqué triphasé 11 kW est dans la dotation de série. Concernant le volume de chargement, il est de 548 l en configuration cinq places, et de 1 634 l quand la banquette est rabattue. Pour la recharge rapide en courant continu, la puissance plafonne à 100 kW. Le prix de l’Allure est de 43.900 €. La version GT est à 46.250 €. Ce sont donc les mêmes tarifs que la berline.
Opel Astra Sports Tourer Electric, la discrète
Si une auto se fait discrète, c’est bien celle-ci. Ne cherchez pas sur le site officiel opel.fr, elle n’apparait bizarrement ni dans la catégorie Breaks, ni dans la catégorie Électriques. Difficile de la trouver également avec une recherche Google si vous ne connaissez pas son nom exact. Il faut aller sur cette page pour la trouver. Si la ligne est classique, elle ne fera probablement grimper personne aux rideaux. Opel annonce une consommation moyenne de 15 kWh/100km et une autonomie de 411 kilomètres. Sur son configurateur on n’en apprend pas beaucoup plus, si ce n’est son tarif de 42 890,00 €, soit 37 890 € bonus déduit pour la version GS, qui parait assez élevé si l’on considère qu’elle joue à peu près dans la même cour que la MG5 facturée 25 990 euros.
VW ID7 Tourer, un petit fumet de Passat break new age
Nous l’avons découverte dans sa livrée encore bariolée lors des essais de la nouvelle berline électrique Volkswagen ID.7. Déclinaison très fidèle et attendue de cette dernière, la VW ID.7 Tourer devrait sans grande surprise en reprendre toutes les caractéristiques, avec donc un volume de chargement bien plus important, soit 532 litres en version 5 places. La ligne est très sympa et devrait plaire aux jeunes parents CSP+ en quête d’écomobilité avec leur tribu.
BMW i5 Touring, le classique converti
Plus besoin de présenter la BMW Série 5, et donc sa récente version 100% électrique, la i5, qui séduit tous ses essayeurs un par un, de par sa ligne, ses performances, l’agrément de conduite qu’elle procure, et sa philosophie générale. Il n’en fallait pas plus à la firme bavaroise pour dégainer très rapidement la déclinaison Touring. Évidemment, grâce à un hayon et un volume de coffre plus généreux, on passe à 570 litres de volume de chargement contre 490 litres pour l’i5 berline. Côté design, BMW a fait les choses bien comme à son habitude, avec une ligne dynamique et équilibrée. L’allure générale est plutôt sportive, avec un vitrage latéral qui se réduit vers l’arrière, une lunette inclinée et des épaules marquées. On a toujours une batterie d’une capacité nette de 81,2 kWh. Selon l’équipement, l’eDrive40 promet une autonomie en cycle mixte allant de 489 à 560 km. Pour la M60, cela va de 445 à 506 km. En ce qui concerne les tarifs, on et sans surprise dans le premium, puisque l’i5 Touring eDrive40 commence à 77.700 €. Une version M Sport, avec un kit carrosserie plus musclé est à 82.050 €.
Porsche Taycan Sport Turismo, le break qui a avalé une 911
Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Porsche propose bien un break dans sa gamme. Ou plutôt deux si l’on tient compte de la Panamera Sport Turismo, mais ce n’est pas une électrique. Que l’on aime ou pas, cette déclinaison de sa déjà célèbre Taycan est un break, dans toute l’acception du terme. Sauf que l’on est chez Porsche. On a donc droit à un engin large, musclé et bas de plafond (enfin, je me comprends) dont la philosophie reste avant tout la performance et l’exclusivité. Dans ses versions les plus musclées, le Taycan Sport Turismo enrhume une 992 S, tout en étant capable d’emmener une famille dans le plus grand des conforts, avec de la place dans le coffre pour loger les bagages. Le volume du coffre est de 446 litres avec 4 ou 5 passagers et s’étend jusqu’à 1212 litres avec les sièges arrière rabattus. La toute nouvelle version promet une autonomie au-delà de 670 km dans sa version la plus économe. Quant aux prix, vous voulez vraiment qu’on en parle ? Allez, disons que cela démarre à 105 000 euros pour la version de base sans options, jusqu’à… l’infini, soit plus de 250 000 euros pour une Turbo S très bien équipée. Respirez.
Audi A6 Avant e-tron, le break qui se fait attendre
Avec Audi, on va dire que depuis que la marque a commencé sa transition vers l’électrique, on est un peu passé dans la cinquième dimension. A tel point que c’est l’Arlésienne à tous les étages. Les promesses et les annonces de nouveaux modèles électriques – et surtout de concepts fumeux – se succèdent depuis quelques années, et puis… rien. Il en va ainsi de la version électrique de l’A6, qui devrait aussi avoir sa déclinaison break, ce qui donnerait en langage Audi une A6 Avant e-tron. Une belle auto comme sait les faire la firme d’Ingolstadt, dont on ne sait pas grand chose de plus que les quelques images (probablement de synthèse) distillées ici et là sur la toile, sans beaucoup plus d’explications. Si ce n’est que l’on sait qu’elle sera assemblée en Chine et qu’elle arrivera courant 2025. Enfin si Audi ne change pas de nouveau d’avis d’ici-là…
Alors, heureux ? L’offre de breaks électrique s’étoffe et se structure sous nos yeux, et même si elle est encore assez peu fournie, son spectre assez large permet de satisfaire déjà tout type de clientèle. Reste à savoir si justement le public suivra. Rendez-vous fin 2024, mais plus sûrement fin 2025 pour un premier bilan autour de ces nouveaux modèles.
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