DÉCRYPTAGE – Face à des hommes en noir munis de barres de fer, un policier a dégainé son arme pour les faire reculer. Un geste défendu par le préfet de police, saluant son «professionnalisme».
La scène a immédiatement fait réagir. Samedi 23 septembre dans l’après-midi à Paris, en pleine manifestation contre les «violences policières», une voiture des forces de l’ordre a été violemment attaquée par des hommes au visage cagoulé. Armé de barres de fer, le groupe s’est jeté sur le véhicule coincé dans la circulation et s’est déchaîné dessus sans retenue.
L’un des quatre fonctionnaires qui se trouvaient à l’intérieur en est sorti arme à la main pour tenir à distance les assaillants. Un geste que la députée écologiste Sandrine Rousseau s’est empressée de qualifier de «très grave et inadmissible».
Ce policier a-t-il pour autant agi hors du cadre légal ? La loi de sécurité intérieure du 28 février 2017 prévoit que «les agents de la police nationale peuvent (…) faire usage de leurs armes en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée» dans cinq cas précis, notamment «lorsque, après deux sommations faites à haute voix, ils ne peuvent défendre autrement les lieux qu’ils occupent».
À noter : «faire usage» signifie, dans la loi, faire feu. Or samedi, le policier n’a pas «fait usage» de son arme puisqu’il n’a pas tiré sur ses assaillants, il l’a uniquement sortie et pointée vers les hommes munis de barres de fer, en les sommant d’arrêter.
Pas de cadre réglementaire
Qu’en est-il du cadre légal regardant le fait de dégainer son arme ? «Il n’y a pas de cadre réglementaire pour cela, c’est à l’appréciation du policier. Dès lors qu’il se sent en danger, il peut sortir son arme», détaille au Figaro une source policière qui a longtemps travaillé à la BAC (brigade anticriminalité). Dégainer son arme est d’ailleurs courant lorsqu’un policier est en service, précise-t-il. «C’est le cas quand on intervient sur un cambriolage ou sur un refus d’obtempérer car on ne sait pas à qui on va avoir affaire, la personne peut être armée», illustre-t-il.
« Le policier était assis dans sa voiture, à la merci des attaquants. Malgré ses sommations, ils ne se sont pas arrêtés. Sortir son arme était totalement proportionné à la violence de la scène. »
Une source policière.
S’il n’y a pas de règle écrite, la conduite à tenir vis-à-vis de l’arme de service est clairement établie lors de la formation au tir à l’école de police. «On nous apprend que le réflexe c’est de garder l’index sur le pontet (la partie qui entoure la détente, NDLR). Si tu as le doigt sur la détente, ça veut dire que tu es prêt à faire feu. Samedi, le policier avait bien l’index sur le pontet, cela signifie qu’il ne comptait pas tirer sur les assaillants mais simplement les faire reculer», complète un autre policier, fort de vingt d’expérience de terrain.
Et d’ajouter : «Qu’aurait-il pu faire d’autre ? Il était assis dans sa voiture, à la merci des attaquants. Malgré ses sommations, ils ne se sont pas arrêtés. Sortir son arme était totalement proportionné à la violence de la scène.»
«Aucun soupçon de faute professionnelle»
Pour éteindre la polémique, le préfet de police Laurent Nuñez
a immédiatement «salué le professionnalisme, le courage et le grand sang froid des fonctionnaires» face à «des individus qui voulaient en découdre». L’entourage du préfet a ensuite fait savoir qu’il n’existait «aucun soupçon de faute professionnelle» de la part du fonctionnaire et qu’aucune enquête administrative ne serait ouverte. «Ce n’est pas un traitement de faveur, tient à souligner l’ancien policier de la BAC. Il n’y a jamais d’enquête administrative après une sortie d’arme quand elle est faite dans les règles.»
Une enquête judiciaire a en revanche été ouverte par le parquet de Paris afin d’identifier les attaquants de la voiture de police. Dès samedi, cinq suspects ont été interpellés et placés en garde à vue. Trois d’entre eux ont rapidement été mis hors de cause.
Parmi les deux suspects restants, un mineur sera jugé pour «violences et dégradations aggravées commises en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique», tandis qu’un majeur doit être présenté ce mardi matin à un magistrat.
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