Catégories
Posts Modélisme Thermique:

Vivre en Charente sans voiture, c’est possible mais pas partout

Pour rendre le pari de la vie sans voiture possible, le couple a investi dans une maison de ville, rue de Paris à Angoulême, à 5 minutes à pied de la gare. Parfait pour Nicolas qui travaille la moitié de la semaine à Bordeaux dans les énergies renouvelables. « J’ai un forfait de train à 200 euros, remboursé à 50 % par mon employeur et un vélo qui reste à la gare de Bordeaux. Je mets une heure de porte à porte ». Edith, elle, travaille au bout de la rue, et la crèche est à deux pas aussi. Pour les courses, « le vélo…

Pour rendre le pari de la vie sans voiture possible, le couple a investi dans une maison de ville, rue de Paris à Angoulême, à 5 minutes à pied de la gare. Parfait pour Nicolas qui travaille la moitié de la semaine à Bordeaux dans les énergies renouvelables. « J’ai un forfait de train à 200 euros, remboursé à 50 % par mon employeur et un vélo qui reste à la gare de Bordeaux. Je mets une heure de porte à porte ». Edith, elle, travaille au bout de la rue, et la crèche est à deux pas aussi. Pour les courses, « le vélo cargo permet de transporter beaucoup de choses et pour Bébé 9, le magasin de puériculture à Champniers, on a pris le bus et au retour on a fait du stop », sourient-ils. Les week-ends, « c’est bus ou train en priorité, et exceptionnellement, on emprunte la voiture d’une collègue à moi », décrit Edith.

« Il manque un système de voitures en autopartage »

Une chose est sûre, ils ne regrettent pas leur choix. « La voiture en ville c’est aberration écologique, mais c’est aussi une vraie galère. Entre les problèmes d’entretien, le stationnement, le coût de l’essence, des assurances….», raconte Nicolas. « Là on y gagne financièrement et on fait du sport ». Le couple regrette seulement qu’il n’y ait pas de système de voitures en autopartage, comme à Lyon, pour les besoins ponctuels. Et déplore aussi « l’état catastrophique des aménagements cyclables. Je n’ai jamais eu aussi peur à vélo qu’ici », témoigne Edith.

Je n’ai jamais eu aussi peur à vélo qu’ici.

Un dernier constat que partagent Amandine Lafont, 41 ans et Benoit Percheron, 44 ans, qui vivent à La Couronne depuis deux ans avec leurs deux filles de 5 et 8 ans, et ont, eux aussi, fait le choix de vivre sans voiture. « Le plus gros frein c’est le facteur sécurité », arguent-ils. « Des pistes cyclables sont créées petit à petit mais ça manque encore de continuité, d’une vraie réflexion ».

  • Amandine Lafont, Benoit Percheron, et leurs deux filles de 5 et 8 ans, font tout en vélo, bus et train.
    Amandine Lafont, Benoit Percheron, et leurs deux filles de 5 et 8 ans, font tout en vélo, bus et train.

    Amandine Lafont, Benoit Percheron, et leurs deux filles de 5 et 8 ans, font tout en vélo, bus et train.

  • Amandine Lafont, Benoit Percheron, et leurs deux filles de 5 et 8 ans, font tout en vélo, bus et train.
    Amandine Lafont, Benoit Percheron, et leurs deux filles de 5 et 8 ans, font tout en vélo, bus et train.

    Amandine Lafont, Benoit Percheron, et leurs deux filles de 5 et 8 ans, font tout en vélo, bus et train.

Ils ont trouvé leur rythme. « Aller à l’école ou au marché c’est de toute façon plus facile à vélo, explique Amandine Lafont. Pour les activités extrascolaires, « il y a beaucoup de choses sur La Couronne, mais à la rentrée on va devoir trouver un orthodontiste et on sait que ce sera plus loin, il faudra qu’on s’organise », anticipe-t-il. Pour son travail de formatrice en transition écologique, elle essaie de faire le maximum des déplacements en bus. « Parfois ça demande beaucoup d’anticipation. » Pour une formation au Crédit Agricole de Soyaux, elle a mis 1 h 30 aller, contre 25 minutes si elle avait eu une voiture. « Mais c’est marginal. »

Pour les vacances, ils ont loué une voiture pour quatre semaines. « On doit aller voir de la famille dans le Gers. On n’est pas anti voiture, ce qu’on cherche à remettre en cause, c’est l’idée de la voiture comme propriété individuelle indispensable », insiste le couple.

Un calcul purement financier

Pour d’autres comme Xavier Maurin, 40 ans, se passer de voiture est plutôt un avantage financier. « Quand ma dernière voiture est tombée en panne, j’ai fait le calcul. Entre son coût réparti sur les trois années qu’elle a tenue, l’entretien, l’essence… J’en avais pour 400 € par mois. » Alors il n’en a pas racheté. Depuis cinq ans, il va au travail en bus dès que c’est possible – il habite L’Isle-d’Espagnac et travaille à la gare d’Angoulême- et quand il finit trop tard ou commence trop tôt, il prend le taxi. « Mais ce n’est pas plus de cinq fois dans le mois. Je fais mes courses et je sors à pied ou en bus. Parfois des amis me ramènent quand je vais boire un verre. Et quand je veux partir trois, quatre jours à la mer ou à la montagne, je loue. Et au final, ça me revient à bien moins que 400€ par mois », calcule-t-il.

Seul point noir au tableau : aller voir ses parents à Rouillac. « Je dois partir avec le bus de 18h et je ne peux rentrer que le lendemain midi. Les bus régionaux sont plutôt faits pour ceux qui habitent hors de l’agglomération, mais pas ceux qui veulent s’y rendre ». C’est la seule chose qui pourrait lui faire reprendre une voiture, si ces parents devenaient dépendants.

Le test pendant six mois

Tous ces exemples donnent des idées à d’autres. Inspirent. Joannick Godet, 45 ans, n’en « pouvait plus de la voiture ». Professeure des écoles à Puymoyen cette mère de trois enfants, habitait entre Châteauneuf et Barbezieux. « 50 minutes à une heure de trajet chaque jour, j’ai fait une overdose ». Les camions, les accidents qui bloquent la circulation, les pleins d’essence… Il y a deux ans, elle est passée à l’électrique, mais là, son mari et elles veulent aller plus loin. Ils viennent de déménager en plein Angoulême, quartier Victor-Hugo, pour ça, et aimeraient ne plus avoir de voiture du tout. « Je me suis laissé six mois pour voir si je peux y arriver », sourit Joannick, déterminée. Elle a pris une carte annuelle de bus à 400 €. « Lundi dernier, je suis allée à l’école en bus : 15 minutes de marche jusqu’à la gare et 20 minutes de bus. C’est un peu plus que les 20 minutes que je mettrais en voiture, mais ça ne me dérange pas. Ça me fait bouger. Et dans le bus, je peux lire, préparer mes cours… » Chez ses parents à Châteauneuf, elle ira en train. « Et j’ai vu qu’on peut se faire livrer les courses, on pourrait le faire toutes les deux semaines, et pour le reste on est juste à côté du marché. « Pour elle, « c’est surtout une autre façon de voir la vie, il faut se créer de nouvelles habitudes, mais pour l’instant, ça me plaît beaucoup. »

  • Joannick Godet, 45 ans, se donne six mois pour voir si elle peut tout faire en bus, vélo et à pied et revendre sa voiture.
    Joannick Godet, 45 ans, se donne six mois pour voir si elle peut tout faire en bus, vélo et à pied et revendre sa voiture.

    Joannick Godet, 45 ans, se donne six pour voir si elle peut tout faire en bus, vélo et à pied et revendre sa voiture.

  • Joannick Godet, 45 ans, se donne six mois pour voir si elle peut tout faire en bus, vélo et à pied et revendre sa voiture.
    Joannick Godet, 45 ans, se donne six mois pour voir si elle peut tout faire en bus, vélo et à pied et revendre sa voiture.

    Joannick Godet, 45 ans, se donne six pour voir si elle peut tout faire en bus, vélo et à pied et revendre sa voiture.

Le Département élargit ses aides en faveur du vélo

Alors que le gouvernement a lancé un grand plan vélo 2023 – 2027 avec notamment comme ambition de faire du vélo et de la marche une alternative attractive à la voiture pour les déplacements de proximité et combinée aux transports collectifs pour les déplacements de plus longue distance, en Charente comme dans de nombreux départements ruraux à part en pleine agglomération, vivre sans voiture, reste compliqué, voire impossible. Et même dans les agglomérations d’Angoulême ou Cognac, peu d’habitants franchissent le cap. On fait le point sur les améliorations à venir.
Le Département a notamment voté dans son budget primitif 2023 un élargissement des subventions dans ce sens. Avant il ne subventionnait que les infrastructures pour la création de nouvelles pistes cyclables. Ont été ajoutés l’entretien des voies vélo, parfois laissées à l’abandon faute de moyens, les services comme les garages à vélo, le mobilier des aires dédiées mais aussi l’aide aux associations ou communes qui mettraient en place des systèmes de location de vélo, pour le financement du parc notamment. Enfin un quatrième volet est dédié à l’éducation à la pratique du vélo en toute sécurité pour les formations dans les écoles mais aussi auprès des adultes.
« Nous lançons également le projet de jalonner, baliser les voies les plus sécurisées possibles à vélo autour de 30 centralités identifiées, notamment celles qui ont un collège et un pôle commercial », décrit Fabrice Point, vice-président chargé de l’aménagement du territoire et des infrastructures résilientes. « Il ne s’agira pas de créer des pistes cyclables, précise-t-il. Mais d’identifier les routes les moins passantes et les chemins blancs permettant de rejoindre les bourgs et de mettre des panneaux. Et d’encourager les communes à faire des pistes dans le bourg ». Une enveloppe d’1,5 million d’euros est dédiée à ce projet. « On se laisse l’échelle du mandat, 5 ans, pour y arriver. Mais ça commencera dès début 2024 avec Rouillac et Champagne-Mouton ».
À Grand-Angoulême, le parc de location de vélos à assistance électrique Möbius ne cesse de s’étoffer et compte désormais 800 vélos, mais encore trop peu pour satisfaire toutes les demandes puisqu’il y a encore 2 mois d’attente. Du côté de la STGA, de menues améliorations à la rentrée, avec quatre lignes de transport à la demande qui vont voir certains de leurs trajets systématisés, entre Asnières et Fléac, vers Champniers, entre Claix et La Couronne et entre La Couronne et le centre équestre de La Couronne. Des lignes qui permettent de rejoindre un arrêt du réseau principal. Egalement une volonté d’inciter à tester le bus avec, depuis le 1er juin, une offre découverte : un mois gratuit sans engagement pour toute personne qui n’a jamais eu d’abonnement ou pas depuis 3 ans.

Cet écrit a été rendu du mieux possible. Au cas où vous projetez de présenter des renseignements complémentaires à cet article sur le sujet « Modélisme Thermique » vous pouvez écrire aux contacts affichés sur ce site. f-f.fr vous présente de lire cet article autour du sujet « Modélisme Thermique ». f-f.fr est une plateforme d’information qui réunit de multiples informations publiés sur le web dont le domaine principal est « Modélisme Thermique ». Connectez-vous sur notre site f-f.fr et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être informé des prochaines communications.