La réplique du paquebot HMHS Britannic accueille les visiteurs dans le salon de la maison de Jean-Philippe Serpi, à Borgo. Une entrée en matière dans un cabinet de curiosités où tout renvoie au modélisme. Sur la table, les outils du parfait ouvrier donnent le ton. Limes, colles, peintures, tournevis, coton, pinces, perceuse, étau, lunettes de précisions, rien n’est laissé au hasard pour travailler avec précision une camionnette du cirque Pinder.
L’homme de 64 ans, n’est qu’au début de son travail mais il compte le mener à bien. Comme tout ce qu’il entreprend depuis l’adolescence.
Le lancement, du 27 au 29 septembre, du premier salon du modélisme de l’île, à Borgo, fait partie de son œuvre. Et il intervient comme un petit événement dans le monde des passionnés de cette discipline en Corse : « Il y avait eu une première tentative début 2000, se souvient Jean-Philippe Serpi. Depuis, il n’y avait rien. Beaucoup de gens discutent de ce qu’ils ont chez eux sans pouvoir exposer leurs créations. Toutes les régions ont leur salon sauf la Corse. J’y tenais absolument vu le nombre de gens qui font des collections. »
Pour rappel, le modélisme est une activité de loisirs consistant en la fabrication et le pilotage de modèles réduits à une échelle de réduction précise ou à des dimensions régies par une jauge ou une catégorie d’échelle. Un concept particulier vu comme une activité atypique par le grand public. Loin de la vision de Jean-Philippe Serpi.
« Je suis là pour le plaisir des yeux »
Ce comptable à la retraite, ne fait jamais les choses à moitié. Et son parcours nourri d’une soif d’activités parle pour lui. Écriture de romans, professeur de country, acteur de théâtre et modélisme. Le sexagénaire mène tous ces loisirs de front. Avec une certaine réussite. Récompensé par le prix national du roman gay, pour l’un de ses bouquins, il raconte depuis plusieurs années les pérégrinations de Bill, un héros créé à l’âge de 17 ans, « apprenti espion entre Johnny English et James Bond ». Si plusieurs romans sortis de sa plume trône sur la table, Jean-Philippe Serpi a dû tout de même prendre son mal en patience : « Ma première histoire a été écrite quand j’avais 20 ans, mais j’ai dû attendre 2018 pour être publié. Être auteur me coûte plus cher que ça me rapporte. L’écriture reste innée. Je construisais des scénarios dans la chambre avec mon frère. La série Cosmos 1999 m’a fortement influencé. On écrit pour soi, en espérant que ça soit lu. »
La musique country ne prend pas la même importance. Mais elle figure en bonne place dans sa vie depuis qu’il donne quatre heures de cours par semaine dans un club de Borgo. Le modélisme revêt un caractère plus confidentiel mais occupe une large partie de son temps. Collections de voitures de rallye, locomotive, voiture K2000, cuirassé Bismarck, ses œuvres sont multiples et variées. De quoi en faire sa fierté. Il faut dire que le travail est particulièrement abouti : « Je suis là pour le plaisir des yeux. Ce n’est en aucun cas un business. C’est pour cela que j’ai voulu crée ce salon. Pour que tout le monde puisse échanger autour d’un travail réalisé à la maison. »
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