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Fin de la vente des voitures thermiques neuves en 2035 : ce qu’en disent le RN, le NFP et Ensemble


La voiture électrique, et par extension l’interdiction européenne de vendre des voitures thermiques neuves en 2035, est l’un des sujets de la campagne électorale.
Le RN veut revenir sur le calendrier européen, sans se prononcer sur l’interdiction française fixée en 2040 et déjà inscrite dans la loi.
La filière automobile, elle, demande de la cohérence et la poursuite du développement des véhicules électriques.

Après les élections européennes, c’est devenu l’un des thèmes de la campagne des législatives : l’interdiction européenne de vendre des voitures thermiques neuves en 2035 a fait l’objet de passe d’armes entre les différents camps.

Après d’interminables négociations, les États membres de l’Union européenne s’étaient en effet accordés en 2022 sur une transition du secteur automobile dans le cadre du « Pacte vert » (« Green deal ») : à partir du 1ᵉʳ janvier 2035, seuls les voitures et utilitaires n’émettant pas de CO2 à l’échappement pourront être vendus neufs, à savoir les véhicules électriques et à hydrogène. Une disposition qui ne concerne que les voitures neuves, et pas les voitures d’occasion, malgré ce qu’a pu dire ici et là le RN, qui est contre cette interdiction, comme LR.

En réalité, l’Union européenne n’a fait qu’avancer de cinq ans l’échéance française.

Nicolas Goldberg, responsable énergie au think tank Terra Nova

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« Mais en réalité, l’Union européenne n’a fait qu’avancer de cinq ans l’échéance française« , rappelle Nicolas Goldberg, responsable énergie au think tank Terra Nova. La loi d’orientation des mobilités, dite loi LOM du 24 décembre 2019, prévoit en effet l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves en 2040. Son article 73 prévoit en effet « la fin de la vente des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers neufs utilisant des énergies fossiles, d’ici à 2040« . 

Si le RN veut revenir sur l’interdiction européenne de 2035, qu’en est-il de celle de 2040, déjà inscrite dans la loi française ? Contactée par TF1, son équipe de campagne n’a pas répondu. 

Trois vérifications : le prix, les réparations et la filière automobile

Pour défendre sa position, Jordan Bardella évoque trois arguments, repris notamment lors du débat l’opposant à Gabriel Attal et Manuel Bompard le 25 juin sur TF1 : il estime que le prix trop élevé des voitures électriques empêcherait les classes populaires d’y accéder, que le coût de réparation d’un véhicule électrique serait 30% plus élevé que les voitures thermiques et enfin que les industriels de l’automobile eux-mêmes auraient demandé de revenir sur l’échéance de 2035.

Trois éléments qui ne sont pas corrects. D’abord, le prix des voitures neuves a augmenté (qu’elles soient électriques ou thermiques). Ensuite, le coût à l’achat d’une voiture électrique, plus élevé, est progressivement compensé par les dépenses moindres liées à la recharge versus le plein d’essence (entre 2 à 3 euros pour 100 km avec une voiture électrique, contre 6 à 8 euros pour la même distance avec un véhicule thermique). Par ailleurs, des subventions existent à l’achat d’une voiture électrique (bonus écologique, voire leasing social pour les ménages les plus modestes avec option de location à 100 euros par mois). 

Arrêtez de changer les règles ou de laisser croire qu’elles pourraient changer.

Carlos Tavares, PDG de Stellantis

Par ailleurs, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique, les Français achètent majoritairement sur le marché de l’occasion (75% des achats de voitures particulières), qui ne sera pas concerné par l’interdiction de 2035. 

Concernant les réparations, une récente étude de l’association Sécurité et réparations automobiles (SRA) donne plutôt un coût variant entre 15 et 20% entre sept modèles de moins de six ans, comparés en 2023. Par ailleurs, le nombre d’heures facturées pour réparer un modèle électrique et un modèle thermique reste « très proche« , rappelle la cellule Les Vérificateurs de TF1.

Enfin, les industriels ont, au contraire demandé aux pouvoirs publics de poursuivre la trajectoire prévue en termes d’électrification, puisqu’ils ont préparé leurs modèles à une telle évolution. « Arrêtez de changer les règles ou de laisser croire qu’elles pourraient changer« , a ainsi déclaré Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, en avril dernier.

Rien dans le programme du Nouveau front populaire

Sur ce sujet, et dans le cadre des législatives, la majorité sortante propose de maintenir la trajectoire européenne à 2035 et de doubler le leasing social avec 100 000 véhicules à 100 euros par mois pour les ménages les plus modestes. Lors du débat sur TF1, Gabriel Attal a confirmé vouloir cibler cette hausse en direction des professionnels du métier du soin, tels que les infirmiers, appelés à faire de nombreux kilomètres.

Le Nouveau Front populaire, lui, ne mentionne pas le sujet dans son programme, à l’exception d’une référence à un « plan de reconstruction industrielle pour mettre fin à la dépendance de la France et de l’Europe dans les domaines stratégiques (semi-conducteurs, médicaments, technologies de pointe, voitures électriques, panneaux solaires, etc)« . Si l’union des gauches s’engage à bloquer le prix des carburants, elle ne dit rien de la place de la voiture dans une France dirigée par le NFP. Mais lors du débat sur TF1, Manuel Bompard s’est dit pour l’interdiction des voitures thermiques neuves en 2035.

À noter qu’en la matière, les arguments du RN sont partagés avec les autres partis extrémistes en Europe. Et cela a été vu pendant la campagne des européennes. Le groupe ECR, qui rassemble Fratelli d’Italia ou les Espagnols de Vox, écrivait ainsi dans son programme que « le moteur à combustion est un témoignage de la créativité européenne » et devrait rester « viable pendant encore des années« . 

L’autre groupe d’extrême droite, Identité et démocratie (RN en France, AFD en Allemagne, Ligue en Italie) combat aussi ce qu’il décrit comme une « mesure discriminatoire et d’exclusion sociale« . Mais la droite européenne est sur la même ligne, comme LR : ainsi, les partis allemands de la coalition, CDU et CSU, voudraient annuler 2035 pour continuer à bénéficier de la « technologie de pointe allemande du moteur à combustion« , sans toutefois inscrire cette mesure dans le programme du PPE. Et pour cause : c’est l’une de ses figures, Ursula von der Leyen, qui a fait adopter cette interdiction dans le cadre du « Pacte vert » européen.

Concrètement, une « clause de revoyure » est déjà prévue au niveau européen en 2026, pour faire un premier bilan de l’électrification. Celle-ci n’implique pas de nouveau vote sur 2035. Mais en cas de retard constaté, par exemple sur le déploiement du réseau de bornes, certains défendent l’idée d’ajouter aux voitures électriques les modèles roulant aux carburants synthétiques, pourtant très énergivores et coûteux.


Marianne ENAULT

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