Jeudi, Ryanair a acheté 500 tonnes de carburant d’aviation durable (SAF) auprès du Société par actions de l’administration autrichienne des huiles minérales, ou OMV. Cet achat fait suite au protocole d’accord de l’année dernière que le transporteur a développé avec le fournisseur d’énergie, qui lui garantissait l’achat de 160 000 tonnes de SAF.
Les objectifs de développement durable de Ryanair
Le directeur du transporteur, Eddie Wilson, a récemment protesté contre la proposition d’un prix minimum des billets pour les transporteurs opérant dans l’UE. Proposée par le ministre français des Transports Clément Beune, la mise en place d’un tarif aérien minimum inciterait les voyageurs à choisir des modes de transport moins polluants, comme le train. M. Wilson a rejeté cette idée, arguant qu’une telle mise en œuvre n’aurait d’impact que sur les passagers à faible revenu.
Se déclarant « la compagnie aérienne la plus verte et la plus propre d’Europe », la compagnie low-cost a choisi d’investir dans d’autres méthodes visant à réduire les émissions de carbone. D’ici 2030, le transporteur s’engage à utiliser 12,5 % de SAF mélangés à du carburéacteur conventionnel, une quantité relativement importante par rapport à ses concurrents. À titre de référence, les autres compagnies aériennes de l’UE ne sont tenues d’utiliser que 5 %.
Carburant d’aviation durable en Europe
Le terme SAF est quelque peu trompeur, car de nombreux biocarburants sont considérés comme non durables. Les militants écologistes ont qualifié l’utilisation par les compagnies aériennes du terme « SAF » de forme de « greenwashing » – faisant des affirmations non fondées quant à la durabilité de leur service. Actuellement, la majorité des biocarburants produits en Europe sont issus de cultures et s’avèrent donc plus dommageables que leurs homologues carbonés. Le carburant d’aviation issu des cultures crée naturellement une concurrence pour les terres agricoles, menaçant ainsi la sécurité alimentaire.
ReFuelEu, une initiative visant à encourager la production et l’adoption de SAF en Europe, a découragé l’utilisation de biocarburants à base de cultures. Le mandat, qui déclare que les compagnies aériennes sont tenues d’utiliser un mélange minimum de 5 % de SAF en 2030 et de 63 % d’ici 2050, exclut notamment les biocarburants à base de cultures comme option mixte.
Conformément à ReFuelEu, le SAF du fournisseur de Ryanair, OMV, provient d’huiles de cuisson usagées. Étant donné que le carbone a déjà pénétré dans l’atmosphère, l’huile de cuisson usagée est déclarée base neutre en carbone pour le SAF et est relativement peu coûteuse. Depuis mars 2022, OMV convertit les huiles de cuisson usagées en SAF dans sa raffinerie de Schwechat en Autriche. Ryanair affirme que son achat permettra d’économiser plus de 1 250 tonnes de CO2 émissions – soit, selon leurs termes, l’équivalent de 100 vols de Dublin vers l’Autriche.
Dans la feuille de route publiée par ReFuelEu en 2020, les alternatives aux carburéacteurs standards devraient réduire les émissions de carbone des compagnies aériennes jusqu’à 80 %. Bien que les biocarburants issus de déchets soient déclarés moins nocifs que leurs homologues A1, des questions concernant leur rareté se posent en raison de la demande accrue de SAF – et de la quantité limitée d’huile de cuisson usagée.
La neutralité carbone à moindre coût
Le rapport de développement durable 2022 de Ryanair a annoncé que, sur le front du SAF, il était à 34 % du chemin pour atteindre son objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2050. Compte tenu de l’adoption désormais rapide du SAF en Europe – en grande partie motivée par des mandats comme ReFuelEu – il est Il est probable que les concurrents emboîteront le pas en achetant de grandes quantités de SAF à base de déchets, mais on peut se demander si les producteurs seront en mesure de répondre à la demande.
La compagnie aérienne s’est associée au Trinity College de Dublin pour financer la recherche au Ryanair Sustainable Aviation Research Centre du Trinity College de Dublin, où elle étudiera les méthodes de réduction de la pollution atmosphérique et sonore. Aux côtés du SAF, la recherche étudiera et évaluera l’utilisation de systèmes de propulsion d’avions sans carbone dans les voyages commerciaux.
Pensez-vous que le mandat SAF de ReFuelEu est réalisable ?
Parutions:
L’aviation autrefois.,Présentation du livre. Disponible dans toutes les bonnes de l’éditeurs.
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