« C’était un engagement du président de la République. Il sera tenu. » Elisabeth Borne a ainsi confirmé la volonté du gouvernement de lancer une offre de location de voitures électriques à un prix accessible pour les revenus les plus faibles dès cet automne. Cette décision permettrait de limiter les discriminations à la transition écologique, notamment sur l’accès au centre-ville avec la mise en place des zones à faible émission (ZFE).
Leasing: pourquoi la location de voiture électrique coûte plus cher que des modèles thermiques
Cette mesure avait déjà été annoncée en mars 2022 par le président de la République. Emmanuel Macron avait alors évoqué une location à 100 euros par mois. Cette somme n’a pas été confirmée par la Première ministre cette semaine, d’autant plus qu’elle ne sera sans doute pas réalisable pour tous les véhicules. « Une voiture d’entrée de gamme, comme la e208 de Peugeot, est aujourd’hui à 150 euros », rappelle le syndicat automobile PFA. Pour l’instant, aucun professionnel du secteur interrogé par nos soins n’a de visibilité sur le calendrier de ce projet, ni même sur la part du financement prise en charge par l’Etat.
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Livraisons en 2024
Tous les ménages ne seront toutefois pas concernés par cette offre. Seules les personnes ayant un Smic, voire un Smic et demi, pourraient en bénéficier, soit environ 3 millions de Français. Pour Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste de BDO France, le gouvernement va financer un certain pourcentage de la location chaque mois, selon les revenus. Pour autant, rappelle une source ministérielle, l’idée est d’arriver « à terme à 100 000 » véhicules comme l’a indiqué Emmanuel Macron pendant sa campagne pour la présidentielle.
Une mesure plus cohérente qu’un coût fixe à 100 euros par mois, puisque les prix des voitures électriques sont amenés à diminuer avec les économies d’échelle réalisées dans les prochaines années. Les véhicules concernés par ce leasing seront sans doute aux alentours des 40.000 euros, donc principalement des citadines électriques.
Les personnes qui bénéficieront du leasing devront donc verser une somme autour de 3.000 ou 4.000 euros, avant de pouvoir louer le véhicule. Un montant qui ne sera sûrement pas financé par l’Etat. « L’objectif n’est pas que la voiture ne coûte rien, mais c’est bien de ne pas créer de discriminations », insiste Anne-Sophie Alsif.
Pour autant, le prix n’est pas encore arrêté par le gouvernement.
Les constructeurs redoutent la concurrence chinoise
En revanche, cette subvention avait été annoncée pour les personnes habitant à distance des transports collectifs ou utilisant la voiture régulièrement (notamment le personnel soignant libéral). Ces conditions n’ont pas été évoquées par Elisabeth Borne et ne seront sans doute pas appliquées. « Cette mesure va déjà coûter plusieurs milliards d’euros et est uniquement financée par la dette », explique Anne-Sophie Alsif.
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De son côté, Carlos Tavares s’est réjoui de ce dispositif. Il estime même que « la direction est la bonne ». Le directeur de Stellantis a assuré que le groupe était bien placé :
« Nos modèles sont compétitifs en technologie et en prix. En outre, nous avons des moyens de financements assez puissants de la part des banques, donc nous pourrons aider les consommateurs. Il faut désormais voir quelle est la contribution de l’Etat pour que cette offre soit attractive pour les bénéficiaires et assurable par le constructeur ».
Carlos Tavares se dit néanmoins « inquiet » de l’orientation de cette subvention à destination des modèles chinois. En effet, les voitures électriques des constructeurs tels que MG ou BYD affichent des prix 10.000 euros à 15.000 euros moins chers que leurs concurrentes européennes.
Subventionner, mais protéger l’industrie européenne
C’est également sur ce point que le gouvernement est attendu côté constructeurs. D’autant plus qu’une préférence européenne avait été agitée par Emmanuel Macron sur les véhicules qui bénéficieraient de ce leasing. Elisabeth Borne n’est toutefois pas revenue sur cet enjeu majeur. Pourtant, selon nos informations, cette préférence française et européenne est plus que jamais d’actualité. Problème « les voitures disponibles ne sont ni l’un ni l’autre », déplore la même source, expliquant que l’idée était bien de bloquer les exportations chinoises.
Réservations ouvertes, comme il y a des règles européennes qui s’appliquent, il faut voir comment on bloque l’empreinte chinoise (on n’a pas d’accord) faut que le cahier des charges soient écrits
« Il faut aider les revenus les plus faibles, mais il faut également que l’industrie européenne en profite », insiste Anne-Sophie Alsif.
L’Etat peut agir sur deux leviers concernant le protectionnisme européen. Tout d’abord, il peut subventionner le leasing selon la localisation de construction de la voiture. Cela voudrait aussi dire que les modèles peu chers, comme la Dacia de Renault produite en Chine, ne serait pas concernés par les subventions, au même niveau que les constructeurs chinois. Ensuite, le gouvernement peut également, avec l’Union européenne, relever les droits de douanes.
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Un projet encore flou
En effet, si toutes les voitures importées en Europe sont taxées à hauteur de 10%, les Etats-Unis et la Chine appliquent, quant à eux, des droits de douane de 25% pour les véhicules européens. Une inégalité que Luca de Meo, à la tête du groupe Renault, questionne. Même son de cloche pour Carlos Tavares qui estime que le sort est désormais dans les mains des gouvernements : « C’est à eux de décider de ce que la France et l’Europe veulent faire de leur industrie ».
Si les modèles chinois effraient autant, c’est aussi parce qu’en plus d’un prix plus abordable que leur concurrents européens, les voitures présentent de très bonnes performances. Dans ce contexte, il apparaît prioritaire d’orienter les subventions à destination des voitures européennes, afin de ne pas mettre une industrie en péril.
Le protectionnisme est loin de faire consensus. « C’est mauvais pour l’économie de façon générale, mais si personne ne le respecte, alors ce n’est plus la même chose, indique l’économiste Anne-Sophie Alsif. Il ne faudrait pas que l’on soit les dindons de la farce ». Les modalités de ce leasing devraient être présentées dans les prochaines semaines, afin que la filière puisse s’organiser avant cet automne. « Tout est encore très flou », constate la PFA.
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